En baubiologie (approche allemande pour «habiter et bâtir
sain»), on dit qu’une maison est comme un être vivant, si une partie de la
maison est deffectueurse c’est comme un organe malade qui un jour ou l’autre se
reflétera automatiquement sur la santé des habitants.
En étudiant plusieurs
maisons au Québec, on se rend compte que
la plupart des maisons ne respirent plus, plus particulièrement les maisons qui
n’ont pas d’échangeur d’air (depuis 2012, cela est obligatoire dans les
nouvelles constructions. Pourquoi me direz-vous ? Tout simplement que les
nouvelles fenêtres sont tellement bien isolées que l’air ne circule plus et
comme les hivers sont très long ici, peu de chance d’ouvrir régulièrement les
fenêtres.
Il est important de savoir que la qualité de l’air est un
élément essentiel de notre santé, car le fait qu’une maison ne respire plus
engendre :
- Taux de CO2 élevé : nous dégageons du CO2 donc si l’air n’est pas renouvellé, nous commençons par sentir un mal-être (mal de tête, manque de concentration, etc.
- Augmentation de l’humidité : Avez-vous déjà remarqué de la condensation au bas de vos nouvelles fenêtres. Cela peut amener de la moisissure.
- Taux de COV (Composé Organique Volatile) élevé : les COV sont présents dans les matelas en polyuréthanne, sols stratifiés, meubles en agglomérés ou contreplaqués, peintures à l’huile, papiers peints. On retrouve principalement le formaldéhyde qui est un polluant sous forme de gaz très volatil, produit depuis environ 110 ans ! Il se trouve principalement dans les panneaux de particules et autres matériaux dérivés du bois, mais aussi dans certains isolants (laine de verre), dans les produits de nettoyage, de désinfection, et de conservation, dans les détergents, les textiles, les gaz d’échappement de voitures et dans la fumée de cigarette. Le formaldéhyde est classé cancérigène par l’OMS (l’Organisation mondiale de la Santé).
Comment y remédier si vous n’avez pas d’échanger d’air et vous
ne voulez pas investir. Les recommandations en baubiologie sont donc de
ventiler périodiquement la maison avec des durées variables en fonction de la température. Par exemple, au Québec, nous connaissons des températures extrêmes en
hiver, avec des -40 Celsius, ce qui rend l’aération difficile. Plus l’écart de température entre l’extérieur
et l’intérieur de la maison est minime, plus on peut aérer.
Saison
|
Durée d’ouverture de la fenêtre /
heure
|
Hiver
|
2 à 4 minutes
|
Printemps
|
4 à 10 minutes
|
Été
|
25 à 30 minutes
|
Automne
|
2 à 4 minutes
|
Il est conseillé d’ouvrir les
fenêtres pour aérer avant et après la nuit pour les chambres et après la douche
dans la salle de bain, mais aussi pendant ou après le ménage. Il vaut mieux
aérer de façon courte avec toutes les fenêtres et portes complètement ouvertes
et en plusieurs fois, plutôt que d’aérer peu et longuement.
D’autres solutions sont de s’assurer que les matériaux de la
maison (peinture, revêtement, etc.) ont des propriétés hygroscopiques,
installer des grilles d’aération dans les fenêtres, ou des ventilateurs dans la cuisine et la
salle de bain.
Il existe aussi des plantes intérieures qui peuvent changer
la qualité de l’air : elles ont la particularité d’être agréables au
sein de notre environnement (surtout celles qui ont des feuilles rondes, qui
envoient une onde de forme douce) mais certaines plantes ont la propriété
d’absorber les COV, donc de régénérer l’air ambiant. Les plantes respirent comme nous et relâchent aussi du C02 (plus particulièrement
la nuit), il n’est donc pas recommandé de mettre des plantes en quantité dans
votre chambre.
Vous pouvez
consulter le site http://www.plantes-depolluantes.com/
qui est très complet.
Benoit Tramblay
Géobiologue – Baubiologue IBEF